
DEUX DAMES AU VOLANT
Le cirque à deux dames est foisonnant : c’est piloter, prendre des risques ensemble, c’est se mettre d’accord ou pas, frôler l’accident, la vive allure, c’est mettre ses cheveux au vent à la fenêtre du camion, aller dans deux directions opposées, se tirer la bourre, la mort au tournant, se compléter du mieux qu’on peut, c’est jouer à être ce que l’on est, c’est Thelma et Louise en cavale sur la route...
Deux dames au volant, c’est tout simplement nous, Marion Coulomb et Emmanuelle Durand. Nous avons choisi ce nom car il nous représente, en tant que femmes et en tant qu’artistes qui pilotent leur projet quasiment de A à Z.
Nous avons commencé à travailler ensemble dès 2015 lors de notre formation professionnelle en école de cirque et avons fondé la compagnie Deux dames au volant en 2017.
La Basse Cour
Nous sommes membre de La Basse Cour, collectif circacien basé à Nîmes qui s’inscrit dans la démarche du nouveau cirque, alliant les différentes disciplines du cirque traditionnel à d’autres arts du spectacle vivant.
UNIVERS ARTISTIQUE
La compagnie Deux dames au volant puise sa nécessité de créer dans la volonté de partager un voyage sensible. Ses créations s’ancrent dans la fusion d’une poétique visuelle et physique des corps dans l’espace et de la force des mots intimes qui racontent les choses qui nous bousculent.
Nos spectacles s’invitent dans des espaces non dédiés grâce à des structures autoportées auxquelles nous donnons vie, et qui donnent vie aux lieux où nous les installons. Elles sont des composantes de notre langage circacien. Elles offrent des paysages que nous explorons et des situations physiques qui mettent en abîme la fragilité parfois, ou encore la colère des corps. Elles dessinent les terrains de jeux de notre recherche aérienne.
Nous explorons des chemins et des postures qui nous sont propres, qui nous racontent en tant que femmes de cirque. Notre univers chemine entre la poésie et l’humour décalé.

HISTORIQUE
Notre rencontre a lieu en 2015 lors de notre formation à l’école de cirque du Salto à Alès.
Nous concrétisons nos premières collaborations avec des numéros de tissu aérien en duo, tout d’abord très visuels en jouant avec des effets de miroirs et de symétrie, posant ainsi les bases d’une recherche artistique originale.
En 2017 nous nous orientons vers un registre différent. Cette fois ci nous amenons le comique de situation dans un univers poétique et mettons à rude épreuve nos talents de musiciennes aériennes, tout en poursuivant la recherche technique au tissu.
Sur cette base, nous créons une forme de 30 minutes pour la rue et donnons une vingtaine de représentations l’été 2017. Pour la première fois nous nous amusons à faire participer le public, et n’hésitons pas à le solliciter pour monter le portique et intégrer cet aspect dans le spectacle.
En 2018, la compagnie créé son premier spectacle qui deviendra l’actuel “Entre Biceps et Paillettes” (+ de 170 représentations). Construit dans la rue, sans être programmé, il s’est façonné et imposé de lui même. Cela a donné naissance à un spectacle tout terrain, tout public, mais avec une exigence de propos nécessaire pour se faire entendre : s’appuyer sur les stéréotypes féminins pour en sortir, dans une forme poétique et humoristique. Il a marqué les débuts de notre immersion dans le monde de l’espace public, donnant naissance aux prémices de ce nouveau projet. Il sera pétri des éléments qui nous ont interpellées dans cette expérience de femmes artistes sur les routes.
Marion lance le projet des Nuits Occupé·es, porté par le collectif La Basse Cour à Nîmes. Le sujet: “pour les personnes sexisé·es, se réapproprier l’espace public la nuit”. Une volonté politique s’installe ainsi qu’un besoin d’occuper non pas un seul espace mais tout une partie de la ville. Au fur et à mesure des éditions, le projet s’entoure de différents partenaires du territoire (Département du Gard, ville de Nîmes, planning familial 30, CIDFF du Gard, Asso BOUCAN…).
En 2023, la deuxième création de la compagnie “Je ne t’ai jamais dit” (aide à la création DRAC occitanie) nous amène à décortiquer comment toutes ces expériences ont façonné notre relation humaine à deux.
La même année, nous faisons la rencontre du Groupe Tonne lors d’une formation sur l’intime dans l’espace public en déambulation. Nous découvrons un processus créatif basé sur la rencontre avec les habitant·es, de la collecte de matière qui se transforme en fictions empreintes d’une réalité de territoire.
En 2024, nous avons le besoin d’explorer, au-delà de notre binôme, la place du corps des femmes dans l’espace public et plus largement, des personnes sexisées. Sujet qui nous traverse depuis nos premiers pas à travers nos vécus de femmes mais aussi d’artistes sur les routes.
Cette envie se concrétise dès l’automne 2024 dans le cadre d’une résidence de territoire nommé “Empreinter l’Espace”, impliquant plusieurs compagnies du collectif la Basse Cour. Ce projet vise à mener une réflexion sur les processus de création en espace public, en lien avec les habitant·es. Les premières semaines de résidence de “From / To” se feront dans ce cadre.